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vendredi 19 avril 2024

Ces herbes qu’on désherbe

 


Jadis à quatre pattes comme une bête

Dans ma platebande au ras du sol

J’arrachais les supposées mauvaises herbes

Que mes frères herbivores aimeraient

Tant savourer et tant déguster

 

Dans cette position à dimension animale

Mon esprit vagabonde et se questionne

Il me chuchote de critiques secrets

Ah si tu pouvais arracher ainsi

Ce qui ne va pas dans le vaste monde

 

Il vient me chercher le toubib

Il connaît mon point faible

A-t-il parcouru les sentiers

De Compostelle avec moi

En quête d’un sens à tout

 

C’est évident que je passerais

Mes jours et mes nuits à éradiquer

Le mal, la bêtise humaine, l’inconscience

Mais je préfère arracher mes supposées mauvaises herbes

Et mettre en valeur toutes ces autres belles fleurs


Mais je vois aujourd’hui les choses autrement

Les abeilles, les papillons, les taons me disent

Dans leur langage évidemment

Laisse-nous ce que tu veux arracher

Ta cour n’est pas un terrain de golf

 

Laisse-nous butiner sur tes pissenlits

Je vous ai entendus

Il en sera ainsi

Ma cour vous appartient aussi


mercredi 8 février 2023

La Poésie du quotidien

Par Philippe Rancourt


Douce routine

Tu me cajoles et tu m'étreins

Dans ma jolie cuisine

Je t'astique et t'époussète sans fin


Rangeant mon lave-vaisselle

Dans un calme olympien

Vais-je toucher à l'essence

De la poésie du quotidien


Tâche domestique

Je te révère et je te crains

Emprise maléfique

Ou transcendance du divin

Grain infinitésimal de poésie

Dans le sablier du quotidien


Costco et Home Dépôt

Visa, REER et CELI-machin

Allez-vous assouvir ma faim

Et étancher ma soif

Illuminerez-vous mon chemin

 

Avec une lampe à 59,99$

Peut-être bien


Déco intérieure et hockey du Canadien

Allez ! Unissez-vous !

Joignez vos forces !

Et révélez-moi l'essence

Le substrat poétique

Qui sous-tend mon quotidien

 

Je sens que mes efforts sont vains

Je désespère de te rencontrer

Déesse inaccessible

Poésie du quotidien

 


vendredi 26 décembre 2014

Apparence ou réalité

Il y a de ces jours où j’aimerais me réfugier dans le fond d’une caverne loin de tous les drames qui déchirent ma planète. Je me sens tellement impuissant, incapable d’agir sinon de laisser surgir en moi un cri de révolte. Que faire pour décolérer, pour apporter un peu plus de sérénité dans cet être meurtri?

J’ai beau chercher la vérité qui illumine mon existence, force est de constater que je vis dans un monde où la désinformation règne en maîtresse. Un bruit sourd se fait entendre constamment, le bruit des demi-vérités, des jugements hâtifs, des opinions non fondées, des murmures discordants des médias sociaux, etc.

Lors de mes études en philosophe dans une autre vie, j’ai toujours été fasciné par le fameux mythe de la caverne de Platon. Prisonniers dans une caverne, le seul contact avec l’extérieur était ces ombres que les hommes voyaient surgir sur les parois. Pour eux, tout ce qu’il voyait était la vérité. Ils ne connaissaient pas autre chose.

Dans ce monde d'aujourd’hui, ce que je vois et j’entends tous les jours est le pâle reflet de la réalité, j’en suis convaincu. La réverbération de toutes ces voix sur les parois de mon être m’éloigne très certainement de la réalité. Je me méfie des murmures et des bruits assourdissants qui ne font qu’amplifier le mensonge dans lequel mon humanité baigne.

Cela revient à dire que je suis laissé à moi-même dans ma propre quête. Je dois me taire et réfléchir. Chercher moi-même mes propres réponses au lieu d’être à la merci des propos loufoques d’un autre bipède sans plumes. Ce n’est pas dans le bourdonnement des tweets et des likes que je trouverai ma vérité.


Une petite voix s’éleva en moi pour me dire que je devrais me rappeler qu’il faut faire de l’exercice, bien manger, boire une petite coupe de vin rouge à l’occasion, chérir mes êtres chers. Je réalisai alors que le brou ha ha extérieur ne devrait pas venir ternir mon existence, que le plus important était de ne pas oublier d'arroser mes plantes et surtout de me souvenir que j’avais jadis épilogué sur la zénitude.